Voici un sujet qui me parle particulièrement, étant donné qu’un membre de ma famille en a eu un certain nombre, jusqu’aux ongles enlevés en urgence. Je vais donc vous parler de 5 remèdes de grand-mère en cas de panari à un doigt de pied ou de main. Ceci est valable en cas de début de panari (il faut agir vite !), et ne se substitue ni à un avis ni à un traitement médical.
Je vous recommande dans tous les cas de consulter votre pharmacien et/ou votre médecin, et de suivre leurs conseils, surtout en cas d’évolution défavorable. Il est en effet possible parfois d’arrêter l’évolution d’un panari naturellement, mais étant donné les conséquences si cela empire (pas qu’au niveau de la peau autour, mais jusqu’aux os, tendons etc), mieux vaut ne pas jouer avec le feu.
Notez également que j’utilise le terme « remède de grand-mère », mais plus justement ce sont des « conseils » traditionnellement donnés.
Qu’est-ce qu’un panari ?
Brièvement, il s’agit d’une infection douloureuse touchant les tissus sous-cutanés autour d’un ongle de main, ou moins souvent de pied. La plupart du temps il est causé par une bactérie (par ex staphylocoque doré) rentrant dans la peau suite à une petite blessure. Cela occasionne une rougeur, une chaleur, un gonflement, et une douleur (rubor, calor, tumor, dolor, manifestations typiques de l’inflammation et de la réponse immunitaire ainsi décrites dans l’Antiquité). Du pus peut venir s’accumuler sous la peau. Non traité, un panari peut entraîner des complications.
Voyons donc quelques remèdes de grand-mère contre les panaris. Les propositions sont à répéter 3 fois par jour (jusqu’à 6 pour l’argile). Vous pouvez les combiner (en appliquer plusieurs), mais je ne recommande pas de combiner et ail 3 fois par jour et huiles essentielles 3 fois par jour.
Les cataplasmes, remèdes de grand-mère en cas de panari au doigt
Les cataplasmes d’argile ou d’ail peuvent être conseillés.
Pourquoi des cataplasmes d’argile ? Car elle a des vertus assainissante, anti-inflammatoire, anti-bactérienne, cicatrisante, avec un très bon pouvoir adsorbant…Que demander de plus ?
Choisissez une argile verte type ilite surfine (en poudre très fine). Mélangez une petite quantité avec de l’eau de manière à avoir l’aspect d’une pâte, ni trop liquide, ni trop compacte. L’argile s’utilise avec des récipients et ustensiles en verre ou bois, pas de plastique ni de métal. Appliquez 2 cm d’épaisseur sur la zone infectée et un peu autour, et enveloppez avec une compresse stérile. Laisser appliquer 30min (ça ne devrait pas avoir séché, on ne laisse pas sécher l’argile).

L’ail quant à lui a des vertus anti-inflammatoires et anti-bactériennes. Hâchez 2 gousses d’ail et laissez 10 minutes « à l’air ». De nombreuses « recettes » conseillent de faire bouillir l’ail dans du pain avec du lait. Pour préserver les propriétés de l’ail, je vous recommande d’appliquer l’ail hâché sur une compresse stérile et d’enrouler celle-ci autour du doigt (ça pique au début !) (à moins que vous ayez déjà préparé un vinaigre d’ail en avance).
Les huiles essentielles, autre remèdes de grand-mère contre les panaris au doigt
De nombreuses huiles essentielles sont anti-bactériennes.
Certaines sont certes plus efficaces que d’autres, mais aussi plus compliquées à utiliser. Par exemple l’origan, la cannelle, la sarriette (il y en a d’autres) sont très puissantes du fait de leur composition chimique, mais je ne détaillerai pas ici du fait de leurs contre-indications, précautions d’emploi et dermo-causticité. Les huiles essentielles ne sont d’une manière générale pas à prendre à la légère, comme un « remède de grand-mère » en fait (malgré le titre de cet article !), mais celles à phénol sont à considérer avec encore plus de pincettes.
Voici donc une huile essentielle anti-bactérienne et antiseptique classique, de « première intention » côté aroma, qui de plus se trouve facilement : l’arbre à thé ou tea tree. Elle est aussi anti-fongique. Diluée dans une huile (celle que vous aurez sous la main fera l’affaire : olive, coco…), elle peut être appliquée directement sur le panari, ou être appliquée sur une compresse qu’on laisse posée sur le panari. Elle est contre-indiquée aux bébés de moins de 3 mois et les 3 premiers mois de la grossesse.
L’huile essentielle de lavande fine sera utile pour calmer l’inflammation et aider à la cicatrisation.
Celle de laurier noble aura une action antalgique locale, en plus d’être anti-bactérienne (contre-indiquée en cas de grossesse, allaitement et pour les enfants de moins de 8 ans).
Recette (voix externe) : appliquer quelques gouttes du mélange suivant sur la lésion, 5 fois par jour pendant 1 semaine :
- 4 ml d’huile essentielle de tea tree
- 1 ml d’huile essentielle de laurier noble
- 1 ml d’huile essentielle de lavande fine
- Huile végétale en complément à 10 ml.

Autres conseils
Le miel (Manuka, ou…celui que vous aurez sous la main, à partir du moment que c’est du vrai miel, et non un sirop de glucose ou de maïs) a des propriétés anti-infectieuses et cicatrisantes connues depuis l’Antiquité. A appliquer sur la plaie 3 fois par jour (je vous l’accorde, ce n’est pas le plus pratique car ça colle : vous pouvez alors enrober le tout d’une compresse stérile).
Le vinaigre de cidre de pomme serait également efficace, en mélangeant à part égale avec de l’eau, et en laissant tremper 20 minutes.

Last but not least : la prévention
Une fois les premiers conseils mis en place, je vous recommande les mesures de base suivantes, pour agir en prévention niveau hygiénique mais niveau naturopathique aussi.
- Avoir une bonne hygiène, se laver les mains (sans être un maniaque de l’hygiène non plus, qui, à outrance, n’est pas favorable à un microbiote équilibré : je fais là un raccourci qui peut vous sembler étrange, j’expliquerai tout cela dans un prochain article).
- Eviter de se ronger les ongles et d’enlever les petites peaux autour des ongles. Faire attention en se coupant les ongles, pour ne pas créer de blessure. Ceci permettra de ne pas créer de porte d’entrée pour la bactérie…ou alors, désinfecter rapidement.
- Garder des ongles courts
- Eviter d’avoir les mains (ou les pieds) dans l’eau trop longtemps
- Eviter de partager vos serviettes avec d’autres personnes pour éviter la propagation de l’infection.
Pour aller plus loin : la naturopathie pour agir en prévention des panaris à répétition
J’aimerais juste vous livrer mon propre témoignage avant d’entamer cette dernière partie de l’article. Les panaris à répétition étaient donc « une plaie » (c’est le cas de le dire) chez un membre de ma famille… Jusqu’au jour où sa famille et lui ont vu une nouvelle dermatologue, qui a fait faire à toute la famille des analyses pour détecter quels pathogènes chacun portait qui étaient susceptibles de causer cela.
Une fois détecté, les porteurs ont pris un antibiotique bien spécifique, et les panaris ne sont plus revenus. J’apprécie l’approche de cette dermatologue, car elle a cherché à « s’attaquer à la cause des panaris, vue par l’allopathie ». J’apprécie aussi son « approche globale » dans le sens où elle a conseillé les analyses à tous les membres de la famille, même ceux qui n’avait pas de panari (et un s’est révélé porteur de la bactérie en question). Ce que je veux dire par là, c’est qu’adresser la cause est primordiale pour que ça ne revienne pas. OK, là c’était via des antibiotiques, et pas de problème quand c’est nécessaire !
Alors bien sûr, pour aller encore plus loin dans la prévention, l’idée est de soutenir son système digestif et son immunité : les deux sont liés dans tous les cas. Les naturopathes s’attachent à prendre grand soin du système digestif : pas seulement en l’alimentant avec des bonnes bactéries (via l’alimentation ou les fameux probiotiques) ; il y a plein d’autres choses à faire pour améliorer le terrain, de l’alimentation favorisant un bon système immunitaire, aux compléments spécifiques pour favoriser un bon microbiote et une bonne barrière intestinale… Je vous invite donc à consulter un naturopathe pour agir en prévention si vous êtes sujet aux panaris à répétition, et souhaitez aller plus loin que les 5 remèdes de grand-mère en cas de panari au doigt présenté dans cet article
Quelques sources
– Livre Se soigner par les plantes, du Dr Gilles Corjon, éditions JP Gisserot
– Identification of essential oils with activity against stationary phase Staphylococcus aureus – 2020
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32209108/
– Effects of tea tree (Melaleuca alternifolia) oil on Staphylococcus aureus in biofilms and stationary growth phase – 2009
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19095413/
– Comparison of the antibacterial activity of honey from different provenance against bacteria usually isolated from skin wounds – 2007
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0378113507002210

Je suis Céline Jablonski, praticienne naturopathe à Paris et en visio, certifiée, adhérente au Syndicat des Professionnels de la Naturopathie, et formatrice en école de naturopathie. J’aide les personnes à retrouver un équilibre physique et émotionnel via les techniques naturopathiques (alimentation, activité physique, gestion du stress, usage de plantes…).
Via ce blog, je vous partage d’une manière accessible des connaissances et expériences que je trouve utiles, pour vous permettre d’aller mieux.
Ces conseils ne remplacent ni ne doivent vous priver de consulter votre professionnel de santé.