Un cercle de femmes est plus qu’un cercle de parole (les cercles de paroles étant déjà très utiles). Un cercle de femmes revêt un caractère « sacré », une profondeur, une connexion, et est synonyme de sororité (en quelque sorte le pendant féminin de la fraternité). C’est un espace de ressourcement où on peut laisser tomber les masques en toute sécurité, et se sentir acceptée telle qu’on est.
Je vous parle aujourd’hui des cercles de femmes, pour trois raisons :
- Vous les faire découvrir si vous ne connaissez pas.
- Expliquer de quoi il s’agit, car je suis amenée à le proposer de temps en temps à mes clientes durant les consultations de naturopathie à Paris et en visio : les cercles s’intègrent en effet très bien à l’approche holistique que propose la naturopathie.
- Vous expliquer le déroulement des cercles que je facilite, car je vais recommencer à proposer des cercles de femmes à Paris tout bientôt 😊.
En tant que naturopathe, je suis convaincue que le bien-être ne se limite pas seulement à l’aspect physique, mais englobe aussi le bien-être énergétique, émotionnel, mental et spirituel, au sens laïque du terme (les cercles sont laïques, en tout cas ceux que je facilite).
A noter qu’il existe aussi des cercles mixtes, et des cercles d’hommes, mais ce n’est pas le sujet ici.
Les cercles de femmes : une tradition ancestrale
Les cercles de femmes sont plus qu’une mode. Ils trouvent leurs racines dans les traditions ancestrales de différentes cultures à travers le monde. En effet, depuis des milliers d’années, les femmes se rassemblent pour partager, transmettre, se soutenir mutuellement et célébrer les différentes étapes de la vie. Ces rassemblements offrent un espace où les femmes peuvent exprimer librement leurs émotions, leurs joies et leurs peines, tout en sachant qu’elles seront écoutées avec bienveillance et sans jugement. Je ne vais pas copier ici le livre de Camille Sfez, aussi, si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande fortement la lecture de « La puissance du féminin ».
Le livre de Anita Diamant « La Tente rouge » retrace (fictivement) ce qu’ont pu être ces rassemblements entre femmes à l’époque de l’Ancien Testament (Jacob plus précisément). Un lieu où les femmes allaient quand elles avaient leurs menstruations (en même temps), un lieu de transmission, un refuge, où l’on pouvait échanger et se déposer.
La transmission se fait d’une femme à l’autre, de génération à génération. Aujourd’hui (enfin depuis plusieurs années), s’il y a ce semblant de renouveau dans nos sociétés modernes, c’est notamment car cela permet aux femmes de se (re)connecter avec leur féminin, « d’échanger » autour des problématiques finalement souvent communes, et de trouver un soutien dans leur parcours de vie.
La connexion à la lune
Lors des cercles de femmes, nous nous connectons aussi à la lune. Dans le passé, les êtres humains utilisaient les cycles lunaires. La lune et le corps féminin sont dans tous les cas interconnectés. La menstruation est un processus cyclique, tout comme le cycle lunaire, de même durée. Miranda Gray explique très bien la cyclicité de nos menstrues, et les différentes phases, dans le livre « Lune rouge ». Apprendre à vivre avec nos cycles aide à mieux les vivre.
Le pouvoir de la sororité et de la connexion
Dans ce monde hélas souvent marqué par l’individualisme, les cercles de femmes apportent un précieux antidote : la sororité. Les femmes se rassemblent dans un esprit d’ouverture, de compréhension et de soutien mutuel. Cette sororité offre un espace où les femmes peuvent se sentir en sécurité, pour exprimer leurs vulnérabilités, leurs rêves et leurs aspirations (je me réfère de nouveau à un livre écrit par Camille Sfez, intitulé Vulnérable).
La connexion entre les femmes dans un cercle est profonde, authentique. Dans ce précieux espace, on peut se sentir écoutée, comprise et acceptée sans jugement. Dans cette atmosphère bienveillante, les participantes partagent leurs expériences (avec plus ou moins de facilités, il faut dire les choses comme elles sont). Cela créé des « résonances », c’est-à-dire que ce qui est dit fait écho à d’autres, et aide ainsi chaque femme à cheminer et à s’épanouir.
Photo ci-dessous: de Flore Aël Surun pour l’article: « www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Relationnel/Articles-et-Dossiers/Sororite-j-ai-teste-une-tente-rouge » (tente rouge à laquelle j’ai participé)
Les bienfaits des cercles de femmes sur le bien-être
En libérant la parole et les émotions, parfois bien enfouies, les femmes peuvent soulager le stress, l’anxiété et les tensions accumulées. Être écoutée, tout simplement écoutée, fait aussi partie des besoins fondamentaux, et soulage. On réalise qu’on n’est pas seule, pas isolée, que d’autres possiblement ont déjà vécu ou ressenti la même chose. L’entre-aide, la transmission, les résonances permettent à chacune d’avancer.
De plus, les cercles de femmes encouragent l’exploration de la spiritualité (encore une fois, au sens laïque du terme), et de la connexion avec leur féminin. Dans les problématiques touchant à cette sphère, que ce soit les règles douloureuses ou autres, ce type d’espace de paroles peut aider. En effet, les problématiques « physiques » peuvent trouver leur origine ailleurs, selon la gynécologue Danièle Flamembaum qui l’explique bien dans son livre « Femmes désirées, femmes désirantes ».
Les cercles permettent de se reconnecter à soi, à son corps, à son cycle. De nombreuses femmes vivent mieux leurs règles depuis qu’elles ont pris conscience de cet aspect cyclique.
Enfin, dans cet espace, les femmes peuvent se relier à leur intuition et à leur pouvoir et sagesse intérieurs, favorisant ainsi un retour à l’équilibre et au bien-être en général.
Mon expérience des cercles de femmes à Paris et ma formation
J’ai connu les cercles de femmes via Les Tentes Rouges de Paris en 2017, qui sont un type de cercles de femmes à Paris, animées par de très belles personnes : Camille Sfez, Pascale Duclos, Marie Hubert entre autres. On m’avait conseillé la lecture du livre cité ci-dessus, Les tentes rouges, et suite à cette lecture, je me suis inscrite à une tente rouge…et j’y suis allée quasi chaque mois pendant 2 ans environ. J’y ai fait de belles rencontres, comme Emilie Wartel, Loren Souchard, et tant d’autres femmes.
Avoir un lieu pour me déposer régulièrement était devenu essentiel, un lieu sûr, de partage. L’écoute des autres femmes, de leurs expériences, l’énergie qui s’en dégageait, la sororité, était à chaque fois puissant et sublime. Ces moments étaient entourés d’amour.
J’ai ensuite cheminé un an dans un cercle « fermé » (toujours les mêmes participantes, qui s’engagent à venir chaque mois) proposé par Pascale Duclos, et c’était une expérience transformatrice. Ce lien que nous avons noué, les paroles déposées … indescriptible.
Souvent, avant le début des cercles, Camille (Sfez) expliquait l’origine des tentes rouges, et évoquait DeAnna L’am, figure centrale du mouvement des Tentes Rouges aux Etats-Unis. Cette dernière parlait d’« une tente rouge dans chaque quartier ». En novembre 2018, encouragée par le réseau de femmes Mujeres que despiertan, j’ai organisé mon premier cercle de femmes, dans le cadre de la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes. C’était plus qu’intense et nécessaire.
Suite à cela, j’ai décidé de me former auprès de Camille Sfez à l’animation de cercles de femmes (en août 2019), pour pouvoir ouvrir sereinement un cercle près de chez moi et ainsi honorer « un cercle dans chaque quartier ». Pendant la première année du covid, j’ai animé des cercles en visio (ça se fait très bien aussi, même si je préfère en présentiel), puis quelques autres début 2023.
Comment se déroule un cercle de femmes à Paris que je facilite
Chaque cercle est unique, de par la facilitatrice (comment elle anime, ce qu’elle propose), mais aussi de par chaque participante, et ce avec quoi elle vient ce jour-là…sans oublier la magie du groupe.
Certaines facilitatrices (animatrices) proposent pendant le cercle de la danse, du chant, avec ou sans tambour, des moments de créativité / expression par l’art, des guidances, du yoda nidra, …
Certains cercles ont aussi pour but des rituels de passage (les cercles de première lune par exemple), ou la célébration des différents cycles de la nature (équinoxes, solstices…).
Voici le déroulé d’un cercle typique tel que je les facilite (ce qui suit n’est pas inscrit dans le marbre). Au gré des cercles, cela peut varier ; il m’arrive aussi de faciliter un cercle avec une autre femme, ce qui est toujours très complémentaire.
- Chaque femme est assise sur un coussin, en cercle, symbole de la roue de la vie, de l’union. La lumière est tamisée, le lieu est accueillant, chaleureux. Il est possible d’avoir de quoi boire (une boisson chaude ou de l’eau).
- Au centre, il y a « un autel », où chacune est libre d’apporter un objet qui lui est cher, ou qu’elle considère sacré. Il y a souvent un ou plusieurs bougies, des cristaux comme le quartz rose, et des objets rappelant les éléments naturels (par exemple, une plume pour le vent, un coquillage pour l’eau, …).
- Tout d’abord j’énonce les règles, qui sont là pour garantir que chaque femme puisse être à l’aise et en sécurité (voir ci-dessous).
- Puis il y a un premier tour de parole, où chacune entre dans le cercle en décrivant en quelques mots comment elle se sent, avec quoi elle arrive.
- Ensuite, une brève méditation permet de s’ancrer ici et maintenant, et de commencer à rentrer en soi tout en se connectant aux autres, et à nos ancêtres. Je propose souvent de la sauge ou du palo santo en fumigation.
- La partie « temps de parole » du cercle peut alors commencer. Le temps de parole dépend du temps total alloué, du nombre de femmes. Chacune peut alors déposer à tour de rôle (ou rester silencieuse) pendant son temps de parole ; elle a cet espace à elle pour s’ouvrir, être elle-même, avec le soutien silencieux des autres femmes. D’ailleurs, les cercles peuvent avoir un thème (exemple : la ménopause), comme ils peuvent aussi ne pas en avoir. Les cercles peuvent être ouverts (à toutes) ou fermés (toujours les mêmes femmes).
- Puis, soit le bâton de parole passe d’une femme à l’autre en suivant l’ordre du cercle, soit il est reposé au milieu et chacune le prend quand elle le souhaite.
- A la fin, nous finissons par un tour de clôture, pour dire en quelques mots avec quoi chacune repart (souvent les femmes remercient aussi à ce moment-là), si on est prête à quitter le cercle. Certaines en profitent pour poser une intention, jusqu’au cercle suivant. Le cercle aura duré environ 2h-2h30.
Ensuite nous avons un moment pour échanger tout en grignotant des petites douceurs.
Le cadre, les règles, indispensables pour garantir un espace sécurisant
Le cadre, les règles de groupe, sont indispensables à la bonne tenue d’un cercle, pour garantir un espace sécurisant aux femmes présentes. Il faut se sentir en sécurité, vraiment accueillie et acceptée pour descendre dans ses profondeurs et partager l’intime d’autant plus qu’on se sent en sécurité. Le lien de sororité est renforcé.
Voici celles que j’applique au sein des cercles que j’anime (je ne les ai pas inventées, elles viennent des Tentes Rouges de Paris et elles me parlent tout à fait) :
- La bienveillance
- La confidentialité : ce qui est dit dans le cercle reste dans le cercle.
- Le non-jugement
- Le même temps de parole pour toutes car nous sommes toutes égales – même s’il est possible de ne pas parler pendant son temps de parole.
- Le « je », parler en mode « je » en prenant la responsabilité de ce qui est déposé et en déposant son expérience, sans faire de généralités.
- L’écoute et la non-interruption du temps de parole d’une autre femme ; j’ajouterai aussi, ne pas rebondir en mode « réponse » à une autre femme quand votre tour est venu : faire part de sa propre expérience en rebondissant sur ce qu’une femme a posé, mais sans donner de conseils, sans juger, etc.
Les dates des cercles de femmes à Paris que je facilite se trouvent sur la page Les ateliers de mon site, si cela vous intéresse. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter (formulaire en page de ce lien), je vous répondrai avec joie.
Conseils de lecture (non exhaustifs) :
La puissance du féminin, de Camille Sfez et aussi Vulnérable
Lune rouge, de Miranda Gray
La tente rouge, de Anita Diamant
Stella et le cercle de femmes, de Maïtie Trelaün
Je suis Céline Jablonski, praticienne naturopathe à Paris et en visio, certifiée, adhérente au Syndicat des Professionnels de la Naturopathie, et formatrice en école de naturopathie. J’aide les personnes à retrouver un équilibre physique et émotionnel via les techniques naturopathiques (alimentation, activité physique, gestion du stress, usage de plantes…).
Via ce blog, je vous partage d’une manière accessible des connaissances et expériences que je trouve utiles, pour vous permettre d’aller mieux.
Ces conseils ne remplacent ni ne doivent vous priver de consulter votre professionnel de santé.